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Pelvoux Écrins 2018
Pelvoux - Écrins 2018
Hautes-Alpes / Alpes du Sud
Une candidature crédible ?
En guise d'éditorial
Terrible verdict que celui de la
commission d'évaluation du CNOSF qui conclut que Pelvoux
n'a pas la capacité requise pour accueillir les Jeux olympiques de 2018,
et pour passer l’étape de présélection du CIO mais son analyse
détaillée est finalement assez
conforme à celle effectuée dans l'analyse
comparative.
Même si ce n'est pas encore le
résultat du vote final on voit mal comment Pelvoux pourrait
annihiler les handicaps bien réels relevés par la commission. Par contre
une attitude de remise en cause des critères mêmes de sélection serait
suicidaire.
Vallouise, le 13 mars 2009 |
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Le CNOSF désignera donc le
18 mars prochain qui, d'Annecy, Grenoble, Nice
ou Pelvoux, sera la ville française requérante à
l'organisation des Jeux Olympiques d'hiver de 2018, après
Vancouver (Canada) en 2010, et Sotchi (Russie) en
2014.
Les dossiers sont déposés
et sont en cours d'étude avancée par les membres du CNOSF.
L'analyse
comparative donnerait un petit avantage à Annecy,
mais les chances de Pelvoux sont réelles et beaucoup dans
le monde de la montagne aimerait que la hiérarchie soit
bouleversée (1). |
Pays des Écrins -
Commune de Pelvoux
(cliquer sur la
photo pour l'agrandir) |
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Du gag à la crédibilité
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Car la candidature déposée en octobre 2008
a pris du galon. Considérée comme un gag et vue avec condescendance par les
autres villes et beaucoup d'observateurs, elle a pris de la bouteille. Dépassées
les seules considérations de promotion d'un petit village peu connu du grand
public. Au second plan, l'objectif, bien réel, de désenclaver la haute
Durance. La candidature de Pelvoux, portée par la communauté de
communes du Pays des Écrins, s'est rapprochée du niveau des
autres candidatures.
Après l'argument creux initial du c'est
notre tour, ses promoteurs se sont intelligemment démarqués des autres
projets en insistant sur quelques idées fortes et simples, comme des jeux à
la montagne, la candidature nature, le retour aux sources. Si
la première idée semble aller de soi mais ne démarque pas vraiment par rapport à
Annecy et Grenoble, les deux suivantes ont fait mouche. Certes, il
y a du travail à faire dans ces deux domaines
(2)
et quelques accrocs sont vite apparus ici ou là
(3).
Ils imposent en effet des exigences structurelles et conjoncturelles, pas toutes
remplies au stade actuel ni même imaginées au départ, mais fortes pour le projet
à l'avenir.
Au moins, voit-on que ces deux principes ont servi de cadre, parfois
contraignant, à la candidature (4)
et que le Pays des Écrins devra s'y référer pour son projet de
territoire
(5)
et ses projets futurs, quel que soit le
devenir de la candidature.
Pelvoux s'est donc intelligemment
placé dans une optique environnementale et de développement durable et a réussi
à transformer ses faiblesses en forces. La candidature nature et le
retour aux sources se sont donc imposés et les autres candidatures rament un
peu derrière.
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Un dossier solide
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Le dossier de Pelvoux est solide.
Il respecte tous les critères du CIO. Il est économe et simple. Son
projet sportif tient tout à fait
la route, seul celui d'Annecy pourrait lui paraître supérieur. Il est
même séduisant avec son côté transfrontalier et la réutilisation d'équipements
construits pour les jeux de 2006. Beaucoup d'infrastructures sportives existent
déjà, par contre plusieurs patinoires devront être construites mais les
municipalités se réjouissent déjà de cette opportunité d'en disposer.
Bien sûr, la candidature n'est pas
parfaite et, comme ses concurrentes, présente des faiblesses. La principale
tient à l'enclavement actuel de la région et à sa difficulté d'accès. Le projet
de tunnel sous le Montgenèvre rapprochera de Turin mais
l'amélioration prévue de la ligne de la Durance ne sera pas suffisante
pour donner l'avantage au train sur la voiture
(6).
Il est toutefois possible d'améliorer le projet sur ce point si Pelvoux
est désigné au niveau français (7).
__________
Conclusion
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Le plus fort handicap de Pelvoux
reste quand même sa taille. Annulé au niveau national avec même un engouement
pour le petit poucet, il pourrait resurgir au niveau international et le
CNOSF pourrait y regarder à deux fois avant de prendre un risque jugé
potentiellement trop élevé.
La conclusion de l'analyse
comparative reste valable. Les chances de Pelvoux ne peuvent que reposer sur une forte
double volonté de rééquilibrage territorial
(8)
et de transmission d'un message de retour aux sources
(9).
C'est-à-dire sur une volonté politique plus que sportive. Peut-on
raisonnablement croire en une telle volonté et même en une prise de risque
audacieuse de la part du CNOSF ? Vraisemblablement pas, mais comme me l'a écrit le rédacteur en chef de
Alpes Magazine à l'occasion de son article de soutien, croisons
les doigts !
Tout ne sera pas perdu si Pelvoux
n'est pas retenu. Le bilan est déjà largement positif. Ce ne sera pas un échec,
et il n'y aura donc pas de responsable à fusiller ! Les retombées médiatiques
sont importantes ; la réflexion sur la candidature a permis de définir les
fondements du développement du Pays des Écrins ; un projet mené en
commun au démarrage d'une nouvelle mandature a soudé l'équipe d'élus ; des
personnalités de valeur se sont révélées ; peut-être, ce projet ambitieux
va-t-il donner un nouvel élan au pays, une nouvelle ambition et le goût
d'entreprendre à ses habitants.
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Vallouise, le 01 mars 2009
__________
Notes :
(1) Cette volonté s'exprime par exemple
dans le numéro de mars/avril de Alpes Magazine.
(2) Lire l'article
La candidature Nature
:
Conditions d'une candidature Nature sur ce site.
(3) Notamment le ridicule retour aux
sources anglo-saxonnes de Serre Chevalier Valley. Plus fondamentalement,
les stratégies marketing haut de gamme de Serre Chevalier, les
Orres, Risoul, Vars ne correspondent pas trop à un retour aux
sources et les extensions de certains domaines skiables comme en direction du
Chaberton à Montgenèvre ou de la Ratelle à Crévoux
vont à l'encontre de l'exigence de préservation des milieux naturels encore non
aménagés.
(4) Par exemple, les épreuves nordiques
sont prévues à Vallouise plutôt que dans la vallée sensible de la
Clarée.
(5) Le SCoT, schéma de cohérence
territorial.
(6) Pour être compétitif, il faudrait
tomber à moins de 2 heures entre Marseille et Briançon, soit
environ 3 heures porte à porte. Quant à la liaison avec Lyon et le nord,
il faudra passer par l'Italie.
(7) Il faudra encore réduire les temps
d'accès à la région depuis Marseille, Turin, Lyon et leurs
aéroports si Pelvoux est choisi par le CNOSF.
(8) Cette volonté ne peut avoir qu'une
incidence franco-française. Le CNOSF y regardera sans doute à deux fois avant de
l'entériner car elle laisserait de marbre le CIO qui pourrait au contraire s'en
étonner.
(9) On voit mal à vrai dire le CNOSF
vouloir transmettre ce message et le CIO s'en soucier plus que ses critères de
sélection. Une candidature, ce n'est
pas pour transmettre un message mais pour gagner. À moins que la stratégie,
je perds en 2018, pour gagner en 2020 ou 2024, ne soit choisie.
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