Jeux Olympiques 2018
Quelle ville
candidate ?
Voici ce
qu'exprimaient un certain nombre d'élus durant la phase de recherche d'une ville
candidate, par
la Rédaction du Dauphiné Libéré le 06/10/08. On ne pouvait
pas deviner le dénouement même si on sent bien que Joël Giraud est
sur la réserve.
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Objectif
2018 a trois semaines pour trouver une ville hôte en vue d'une candidature des
Alpes du Sud aux Jeux olympiques d'hiver de 2018. Nous avons interrogé
quelques maires des communes qui rentreraient dans le périmètre de la zone
d'organisation des Jeux, défini par le cabinet d'audit qui a réalisé l'étude
préalable, en leur demandant si leur commune pourrait se
porter candidate. Pour rappel, ces Jeux se
veulent très concentrés, dans un rayon de 55 km, avec comme point central
Serre-Ponçon.
Les
chauds
Jean-Pierre Festa, maire de Saint-Bonnet-en-Champsaur :
« L'idée est excellente et laisse entrevoir un gros coup de pub pour le
département et les Alpes du Sud. Ce serait dommage de passer à côté de
cette chance. Saint-Bonnet candidate ? Ça ne paraît pas sérieux et fou. Il
faudrait que ce soit une commune plus grande qui se déclare, mais pourquoi pas
si ça permet de faire sortir l'idée. Mais il faudrait avant toute chose que j'en
parle à mon conseil. Ce serait un beau clin d'oeil et un coup de pub pas cher ».
Joël Giraud, député-maire de L'Argentière-la-Bessée : « Je
crois encore à une candidature des Alpes du Sud. Il faut saisir le
créneau du développement durable après les excès des Jeux précédents et jouer la
carte de la coopération transfrontalière avec le réemploi des équipements des JO
de Turin. La candidature de ma ville ne serait pas sérieuse. Il faut une
alternative mais qu'elle ne soit pas ridicule. Je ne vois pas 36 solutions: soit
une station de renommée internationale comme Serre Chevalier ou
Montgenèvre, soit une ville aussi connue que Briançon. Si on ne
trouve pas d'alternative, le département sera grillé et on ne pourra pas
organiser d'évènement international avant longtemps ».
Les
tièdes
Christian
Durand, maire de Chorges : « C'est une question
que je ne me suis jamais posée. Je ne peux pas me prononcer maintenant, c'est
une question à laquelle il faut réfléchir et en premier lieu en discuter avec le
conseil municipal. Mais je pense qu'on n'a ni la taille, ni les moyens de le
faire ».
Ceux qui veulent participer
Bruno
Vaginay, maire d'Uvernet-Fours (Pra-Loup) : «
Nous nous sommes toujours associés à la démarche d'Objectif 2018. S'il le faut,
on accueillera des compétitions. Mais il faut rester sérieux. Avec 480
habitants, Uvernet-Fours n'a pas l'envergure pour porter cette
candidature ».
Jean-Pierre Aubert, maire de Barcelonnette : « Une candidature
est un enjeu majeur, un facteur de dynamisation exceptionnel. Barcelonnette
peut participer à une candidature, elle a des atouts, une notoriété, mais ne
peut pas être la ville pilote. Ce serait déraisonnable. Il faut regarder quelle
candidature a le plus de chance de l'emporter. Si Gap renonce, il est
probable que Nice s'engage. Barcelonnette pourrait être partie
prenante avec Nice ».
Pierre Eyméoud, maire de Vars : « Non, Vars n'est pas
candidate. Sans Gap, la candidature des Alpes du Sud semble
compromise. C'est dommage car elle était réaliste avec le soutien de
Marseille et de nos voisins italiens qui apportaient leur piste de
bobsleigh. Cette candidature permettait de fédérer tout le département en y
associant l'Ubaye. Nous aurions fait un grand bond en avant en terme de
notoriété et de désenclavement ».
Les
froids
Jean-Michel Arnaud, maire de Tallard : « Ma
position est celle du conseil général. C'était une très bonne idée de proposer
l'organisation de cet événement. Mais peut-on imaginer que des JO soient
organisés sans la capitale des Hautes-Alpes ? On peut faire rêver tout le
monde mais aujourd'hui, ça paraît extrêmement compromis. Il n'y a pas d'unité,
il est donc impossible de relever ce challenge. On ne gagne pas en jouant un
dossier perdant.
Maintenant, il nous faut réfléchir dans quelles conditions nous pouvons créer un
partenariat avec Nice ou Grenoble et essayer de voir dans quelles
conditions on pourrait fédérer les stations pour organiser une coupe du monde de
ski. Je souhaite et je travaille à créer un événement à caractère départemental
qui permettrait de valoriser la notion d'Agenda 21 ».
Alain Fardella, maire de La Salle-les-Alpes : « Si Gap
avait été candidate, c'était peut-être jouable. Pour une commune de 1 000
habitants, c'est trop lourd. Même si on parle de Serre Chevalier et du
Grand Briançonnais, les JO paraissent au dessus de nos moyens. Où ferait-on
un stade de 60 0000 places pour la cérémonie d'ouverture avec le risque de se
retrouver avec une friche touristique? Quant à Briançon, sa situation
financière lui interdit d'y penser, même si on peut toujours rêver ».
Max Brémond, maire de Risoul : « Ma commune n'a pas les moyens
de porter cette candidature. C'est démesuré et nous ne serions pas crédibles. Si
Gap avait été candidate, on se serait associé à l'ensemble des stations.
Il faut l'appui du conseil général et d'une ville comme Gap ou
Briançon. La candidature des Alpes du Sud me paraît bien compromise.
Quand il n'y a pas de volonté unanime, ça fait désordre. Je me demande aussi si
la politique n'a pas pris le dessus sur l'intérêt général ».
Les neutres
Alain
Durand, président du pays Gapençais : « Le pays
fédère huit communautés de communes et 74 communes, son rôle est d'être une
interface pour les porteurs de projet et les partenaires financiers. C'est une
structure au service des collectivités qui souhaite améliorer la coopération. À
ce titre, je ne peux pas me prononcer. La question est aujourd'hui adressée aux
collectivités et nous sommes tenus de respecter leurs décisions ».
Bernard Leterrier, maire de Guillestre : « Le bureau municipal a
jugé qu'une candidature de Guillestre ne serait pas utile. Les JO
représentent un investissement énorme que ne peut pas supporter une petite
commune. Je n'ai pas d'opinion arrêtée sur l'utilité des Jeux. Ça nous dépasse.
À mon avis personnel, la candidature des Alpes du Sud a été parasitée
politiquement par Jean-Marc Passeron autour des municipales à
Gap ».
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Les communes de Gap,
Briançon et Embrun ont déjà fait savoir qu'elles ne seraient pas
candidates.
Propos recueillis par Marie-France Batard et
Luc Chaillot
Paru dans l'édition 05A du
06/10/2008
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